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La rivière de Platy
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19 janvier 2009

Frozen River

Le Père Noël ayant offert au Platypus des places de cinéma, il m'a fallut regarder d'un peu plus près les sorties. Evidemment, le film que je guignais le plus ne passe pas aux CNP et il me faudra me lever tôt pour ne pas payer 9,50€ la place (ce prix est une hérésie totale !) mais qu'importe, que ne ferais-je pas pour les beaux yeux de Jodhi May...

J'en reviens au film que je viens juste de voir : Frozen River.
Pour le résumer, je dirais que c'est l'histoire d'une famille dont le père vient de se barrer avec les économies à la veille de Noël et que la famille croule sous les dettes. La mère (Melissa Leo) pour faire vivre ses deux fils de 8 et 15 ans se lance dans le trafic de clandestins.
L'action se déroule dans une réserve d'indiens Mohawks en hiver le long d'une rivière à la frontière américano-canadienne, d'où le titre.

ça rapporte de faire traverser des clandestins et la peine pour se trafic n'est que de quatre mois de prison à la première condamnation (si l'on est blanc). Il y a bien sûr le risque de se faire attraper par la police d'Etat ou celle de la réserve, mais il y a aussi le risque que la glace cède sous le poids du véhicule et n'engloutisse tous ces occupants, mais à 2400$ le voyage, ça en vaut peut-être la peine ?

Ce film vaut pour deux de ses acteurs :
Melissa Leo qui joue le rôle de la mère Ray Eddy, une femme superbe, au visage qui sent le vécu et avec un jeu tout en retenu.
Et  Charlie McDermott dans le rôle de T.J., le fils aîné de 15 ans. Ce jeune homme devrait faire des ravages dans le coeur des jeunes filles et des garçons sensibles : une belle gueule et déjà une voix d'homme et son jeu ne laisse à pas à désirer dans son rôle de d'ado qui a grandit un peu trop vite. Ce jeune homme est à suivre.

Cette histoire n'est pas empreinte de pathos. La réalité à laquelle se frotte les protagonistes n'est pas glorieuse, elle semble désespérée. Que faire dans une bourgade sans horizon, où les indiens ne se mélangent pas avec les blancs et où chaque communauté méprise l'autre ? Le racisme est en fond diffu de part et d'autre. Il n'y a pas d'angélisme sur ces indiens parqués ni sur de la communauté des blancs pauvres de l'Etat de New York : il fait froid en hiver, il suffit de mettre son manteau ; le redoux est boueux, il faut des bottes.

Je ne vous conseillerais pas nécessairement d'aller voir ce film si vous êtes d'humeur chagrine, mais si vous avez un tout petit peu envie de réfléchir sur les notions de bien et de mal (on parle de trafic d'êtres humains quand même !) vous pouvez y aller surtout que les salles sont chauffées, en ces temps frisquets -- malgré le redoux de ces derniers jours -- c'est plutôt agréable.

Frozen River de Courtney Hunt, USA, 2008, 1h37, en salle depuis le 7 janvier 2009.

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