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La rivière de Platy
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20 janvier 2009

Les Insurgés (Defiance)

Aujourd'hui, dans la catégorie "je rattrape mon retard cinématographique", je vous présente Les Insurgés, Defiance en v.o, un film d'Edward Zwick avec Daniel Craig, Liev Schreiber et Jamie Bell.

Deux heures vingt pour ça.

Deux heures vingt pour cinq minutes de Jodhi May et encore je compte les plans où l'on ne voit que sa main en bas à droite de l'écran et ses trois lignes de textes. A mon avis, certains des figurants ont plus de place à l'écran qu'elle...

Deux heures vingt où les gros plans sont légions, surtout sur les yeux bleu clair de Craig, deux heures vingt de batailles, de bombardements, de meurtres, de sang, de larmes.
Deux heures vingt où l'amoralité de la guerre nous est montrée, j'allais dire dans ce qu'il y a de plus terrible, mais sans morale, le jugement du bien et du mal et la hiérarchisation de la douleur n'existe pas, c'est un non-sens.
Deux heures vingt où les séquences se succèdent, sans que l'on sache où Edward Zwick veut nous mener. Il ne nous raconte pas une histoire, il ne fait qu'aligner les plans les uns à la suite des autres, comme si la visibilité de son film était égale à celle qu'il avait en pleine forêt lituanienne au moment du tournage. Il ne savait pas où aller, nous ne savons pas où nous sommes. Ce qui est dommageable, car l'histoire (vraie) des quatre frères Bielski et des Juifs qui se cachèrent dans la forêt biélorusse durant la seconde guerre mondiale était riche d'angles d'attaque possibles. Il a voulu les exploiter tous, malheureusement en faisant cela, il n'a fait que les survoler tous. Nous ne pouvons pas suivre des dizaines, des centaines de personnes au milieu d'une forêt, la végétation est trop dense, nous ne pouvons pas voir tous les côtés de la guerre, chaque action, chaque raison d'agir cachant la suivante.

Ce film est gâché. Les acteurs sont sous exploités, quand bien même ils se soient copieusement gelés et aient joyeusement pataugés dans la boue et les rivières, la réalisation n'est pas bonne et surtout le scénario n'est pas à la hauteur de l'histoire. La cruauté des nazis, l'antisémitisme soviétique, le rôle des femmes de la forêt, la violence de la faim, les aspirations de chacun des protagonistes, le bébé qui nait dans le camp, le viol comme arme de guerre, les résistants et les collaborateurs, tout, tout est trop brouillon, un fantôme, une ombre à peine portée et le film glisse sur cette histoire sans nous la raconter.

Les Insurgés, Defiance d'Edward Zwick, 2h17, USA-GB, 2008, en salle depuis le 14 janvier 2009

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